Représenter les luttes : postures, gestes, images

Créé le

Séminaire interdisciplinaire Master I et II

Année universitaire 2024/2025

Coordinateur.trice.s :

Antoine Hoffmann (ATER au département des arts visuels de l’Université de Strasbourg, ACCRA UR 3402)
Dorian Merten (Doctorant en études cinématographiques, ACCRA UR 3402)
Sophie Pierre (Doctorante en études cinématographiques, ACCRA UR 3402)

Montrer : Figurations, monstrations, (im)médiations
Que voient les images et comment ?

Ce premier axe propose de prendre les images des luttes pour ce qu’elles sont : des représentations des mouvements, des forces, des modes d’actions engagés dans un processus de lutte. Le cinéma, la télévision, la photographie et les arts plastiques sont des fabriques de formes esthétiques engagées dans un processus de monstration des luttes passées ou contemporaines. Elles mettent en jeu des rapports de force et de forme qui soutiennent un regard le plus souvent subjectif, du moins orienté (pour ne pas dire idéologisé). Cet axe propose donc de faire de l’analyse des formes artistiques un levier de compréhension des images des luttes. Que nous disent les images et comment le disent-elles ?

Quels enjeux gouvernent la représentation des luttes ? Qu’est-ce que représenter une lutte ? L’objectif de ce séminaire est de construire les images des luttes sociales et politiques en objet de recherche commun de manière à pouvoir élaborer un terrain d’alliance entre ceux qui fabriquent et ceux qui pensent les images. Les images façonnent un réseau épistémologique des luttes dont l’analyse tentera de mettre au jour les procédés créatifs et les principes esthétiques. La diversité des images produites (photographie, images en mouvement, graffiti, banderoles, tracts, etc.) et des contextes de réalisation (manifestations, actions directes, propagande, ZAD, etc.) nous invite également à réfléchir à nos méthodes d’analyse des images. Le séminaire ambitionne ainsi de répondre aux enjeux de représentations et de connaissances des luttes par les images, à partir d’observations communes des soulèvements au cours du XXe et XXIe siècle.

Dans l’approche menée au cours de ce séminaire, trois pistes de réflexions nous guideront :

Agir : Pratiques, spectacle, symbolique
Qui fait les images et pourquoi ?

Depuis la démocratisation des outils d’expression artistiques, les activistes, militants ou soutiens intellectuels ont produit des objets visuels pour soutenir les luttes en activité. Que l’on pense aux groupes Medvedkine de Besançon ou Sochaux autour des années 1970 ou aux milliers de manifestants qui brandissent depuis une vingtaine d’années leur téléphone munis d’une caméra vidéo, on se réjouit de voir les militants prendre en charge la fabrication des images de leurs luttes. Il ne s’agit plus ici de reléguer la responsabilité des représentations à un artiste mais bien plutôt de pratiquer une forme d’art militant, dénué a priori de toutes velléités esthétiques : les images peuvent aussi agir ou faire agir. Ce deuxième axe entend réfléchir aux fabriques des images en luttes, à leur agentivité en mettant en avant les formes spécifiques employées par les acteurs des luttes.

Penser : Contestations, historicités, savoirs
Qui parle des images et comment ?

La question des luttes se complexifie dès lors que l’on veut bien penser l’autorité des images ou, pour le dire autrement, dès lors que l’on s’intéresse aux auteurs des images et à ceux qui les pensent. Qui parle des images et comment ? La question posée dans ce troisième axe se penche sur les formes de contestations des images, les oppositions qu’elles soulèvent et les résistances qu’elles provoquent. Les images des luttes ne font jamais vraiment consensus selon le point de vue que nous adoptons, le lieu et le moment d’où nous les voyons : il s’agit donc de réfléchir à l’historicité des savoirs que contiennent les images, car voir n’est pas savoir.

The Trial of the Chicago 7 (Aaron Sorkin, 2020 / Netflix)

Calendrier du premier semestre (jeudi 17h-19h, salle E14 - Bâtiment Studium) :
03 octobre - 10 octobre (autonomie) - 17 octobre - 24 octobre (autonomie) - 07 novembre - 14 novembre - 21 novembre - 28 novembre (autonomie) - 05 décembre

Calendrier du second semestre (jeudi 17h-19h) :
06 février (017 Escarpe) - 13 février (E14 Studium / autonomie) - 27 février (017 Escarpe / autonomie) - 06 mars (E14 Studium / autonomie) - 13 mars (E14 Studium - autonomie) - 20 mars (E14 Studium) - 27 mars (E14 Studium)

Journée d’études : 03 avril (Salle de conférence, MISHA)