Peut-on faire confiance aux images et aux mots ? / Dorian Merten (25/01/2024)

Cette séance invite à réfléchir à ce que les intelligences artificielles font aux images et aux mots, et donc aussi à ce qu’elles modifient dans notre perception visuelle du monde et dans notre accès à la connaissance et à la pensée du monde.

Dans son film Anon (2018), Andrew Niccol invente un univers futuriste où des implants bioniques implantés à toutes personnes les soumettent à un flot incessant de données et dissolvent la vie privée et l’anonymat. Au cours de son enquête pour débusquer un meurtier-hackeur, Sal Frieland est confronté à une défaillance de son système perceptif, visuel et rationnel (Image 1) : sa vision est hackée, ses données modifiées, et de fait sa confiance en celles-ci s’écroulent. Comment faire confiance aux images et aux mots quand désormais le faux a l’apparence du vrai ?

Dans le champ universitaire, les images fabriquées par les intelligences artificielles exigent de modifier nos manières de voir et d’analyser ; les textes fabriqués par les intelligences artificielles nous obligent aussi à transformer nos méthodes d’accès au savoir et peut-être aussi nos manières d’évaluer les travaux de nos pairs et de nos étudiants.

Cette séance est donc l’occasion de mieux comprendre comment les IA dites « génératives » fonctionnent, comment elles redistribuent nos perceptions et notre accès au savoir, et comment elles nous obligent à la réaction.

Image 1 : Anon (Andrew Niccol, 2018)

Indications bibliographiques :

Baudrillard Jean, Simulacres et Simulations, Galilée, 1981.
Damasio Alain, Vallée du silicium, Seuil, 2024.